Pourquoi la masturbation gênait (et gêne encore)
Longtemps considérée comme une pratique déviante ou honteuse, la masturbation a été entourée de croyances absurdes : elle rendait sourd, malade ou stérile. Cette méfiance trouve ses racines dans la religion, le patriarcat, et l’idée que le plaisir devait être utile (au couple, à la reproduction).
Encore aujourd’hui, certains discours la diabolisent, ou la considèrent comme un pis-aller plutôt qu’un plaisir à part entière.
Masturbation féminine : entre absence et injonction
La masturbation féminine a longtemps été invisibilisée. Dans la culture populaire, elle était absente. Et aujourd’hui, on voit apparaître l’effet inverse : « Il faut s’aimer, se toucher, explorer ! »
Mais cette nouvelle injonction peut être violente pour celles qui ne ressentent pas d’envie, qui se sentent déconnectées de leur corps, ou qui gardent un souvenir douloureux d’explorations forcées.
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Et si je me sentais coupable ?
Se masturber, pour beaucoup de personnes, peut entraîner une vague de gêne ou de dégoût juste après. Comme si on avait fait « quelque chose de mal ». Ces sentiments sont rarement rationnels. Ils viennent souvent de loin : de l’éducation, de messages familiaux, religieux, ou d’expériences précédentes.
Travailler sur cette culpabilité, c’est aussi se débarrasser d’une forme de violence symbolique. Et s’offrir le droit d’être bien avec soi-même.
Se réconcilier avec le plaisir solo
Il ne s’agit pas de se forcer à se masturber. Mais d’offrir un espace de curiosité, sans pression ni résultat.
- Repartir de gestes simples, tendres, pas nécessairement génitaux
- Explorer des sensations sans attente d’orgasme
- Apprendre à respirer, à ralentir, à se connecter
- Distinguer masturbation et performance sexuelle
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Exercice de reconnexion sensorielle
À faire sans but. Juste pour sentir.
- Choisissez un tissu doux, un objet lisse, une huile chaude.
- Offrez-vous 5 minutes d’exploration sur la peau, sans but orgasmique.
- Notez les zones sensibles, les endroits où vous respirez mieux.
- Accueillez ce que vous ressentez. Sans jugement.
Ressources utiles
- « Le plaisir féminin » — Sarah Barmak
- « Les joies d’en bas » — Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl
- Comprendre le type de votre désir