En matière de sexualité, la parole se libère peu à peu. Mais aller consulter un sexothérapeute reste encore une étape parfois difficile à franchir. Pourtant, prendre un rendez-vous avec un professionnel peut être l’occasion d’aborder l’éducation sexuelle sous l’angle du désir et du questionnement.
La sexothérapie, un moyen de mettre du désir dans l’éducation sexuelle
La sexualité ne s’exprime plus du bout des lèvres… et la culture numérique y joue un rôle. Rien que sur Netflix, la série “Sex Education” a cumulé plus de 40 millions de vues sur ses quatre premières semaines lors de son lancement en 2019.
Sur la plateforme de vidéo à la demande, les programmes évoquant la sexualité sont légion. “Big Mouth” pour ceux qui veulent de l’humour, “En bref” pour les férues de banalisation scientifique… Le sexe se décline à toutes les sauces.
“Cette pluralité permet de décomplexer sur le sujet”, se réjouit Gabrielle Adrian, sexothérapeute.
Pour la fondatrice de MYSEXO, une plateforme dédiée à la téléconsultation de sexothérapie, “démocratiser cette parole permet d’ouvrir le dialogue et de se décomplexer“.
Les réseaux sociaux libèrent la parole sur le désir et le plaisir
Les réseaux sociaux jouent également un rôle dans l’éducation sexuelle. “A l’école, on parle des risques liés aux rapports, on va parler MST, VIH. On occulte totalement la notion de plaisir“, regrette Gabrielle Adrian. “Sur le numérique, même si la notion de protection est présente, on parle plus de désir, d’attirance, de genre ou encore d’orientation.”
Des comptes tels que “Jouissance Club“, qui comptabilise plus de 920.000 abonnés ou encore Mercibeaucul, avec 172.000 abonnés, ont une approche pédagogique et ludique.
“Il n’y a pas de ‘problème’ en sexo”
“La plupart des personnes qui consultent un sexologue viennent avec un problème à résoudre.” Mais Gabrielle Adrian recommande de “prendre soin de sa sexualité sans attendre que ça gangrène“.
À ce jeu, les milléniaux sont “plus enclins que leurs aînés à prendre soin de leur santé sexuelle“, explique la jeune femme, dont les patients ont entre 18 ans et 42 ans.
C’est pour aller dans le sens de l’éducation que Gabrielle Adrian propose une sexothérapie positive. “Il n’y a pas de ‘problème’ en sexo. Ce n’est pas la sexualité qui nous définit”, rassure-t-elle. “Ce n’est pas parce qu’un homme ou ont femme va être mal à l’aise à un instant T qu’il ou elle est défini en éjaculateur précoce ou frigide“, conclut-elle.
Lien vers l’article : https://www.rtbf.be/tendance/bien-etre/sante/detail_la-sexotherapie-un-moyen-de-mettre-du-desir-dans-l-education-sexuelle?id=10879167
Le pouvoir caché du toucher
🤚🏼Les caresses libèrent en nous de l’ocytocine, l’hormone du bonheur ! Elle a un impact significatif puisqu’entre autre elle réduit notre stress et augmente notre niveau de confiance.
🤚🏽Les caresses de votre partenaire, d’un.e ami.e, peuvent vous aider à vous libérer, le toucher étant un langage au même titre que les mots, et tout aussi puissant.
🤚🏿Le toucher permet également de vous guider dans votre excitation et permet une transition en douceur vers un rapport sexuel, sensuel et passionné.
🤚🏾Les caresses sont vitales avec votre partenaire, mais également pour vous-même, profitez de ces moments de douceur et d’intimité pour renouer avec vous-même, pour toucher votre peau et votre corps en prenant conscience de ce qui vous fait sentir bien.
✋Nous avons tous besoin de caresses et celles-ci font parties intégrante de l’intimité et de la sexualité, par conséquent, je ne peux que les RECOMMANDER.
Sortez vos agendas et planifiez votre sexualité !
Normaliser le fait de planifier les rapports sexuels
La plupart des patients que je reçois en consultation viennent me voir pour la même raison, les relations sexuelles se sont espacées, leur désir est éteint, et pourtant l’amour est bien là.
Que s’est-il passé ? Il se passe que dans nos vies d’aujourd’hui, nous sommes la plupart du temps préoccupés, stressés, nous nous comparons et perdons confiance en nous.
Pourtant, nous sommes conscients qu’avoir une bonne sexualité dans son quotidien veut aussi dire de se reconnecter avec le fait de se sentir vivant, d’avoir de la vitalité, de l’énergie.
Allier quotidien et envies
Aujourd’hui en matière de sexualité, nous avons l’impression qu’il faut toujours que nos rapports sexuels soient spontanés, que l’on va vouloir la même chose au même moment, avec la même intensité et le même plaisir. La réalité est bien différente lorsque l’on a un emploi chargé, que les deux personnes travaillent, qu’il y a des enfants, la sexualité est malheureusement relayée au dernier plan sur la liste. Ce n’est plus une priorité.
Le fait de planifier des relations sexuelles ne veut pas dire que vous avez perdu toute spontanéité et tout sex appeal dans votre couple. Et au contraire, cela pourrait être l’inverse !
Planifier les relations sexuelles peut vous aider à :
– Vous préparer émotionnellement, physiquement, et permet aussi de définir ses intentions.
-Il construit l’anticipation et la charge érotique
-Il crée aussi le sentiment de donner la priorité à votre plaisir et à celui de votre partenaire.
-Il donne le temps de fantasmer et augmente le désir.
L’important dans le fait de planifier est de se réapproprier le droit de penser sa sexualité, sans la déléguer au rang du désir seul, « notre désir n’est pas le même qu’avant, donc nous n’avons plus une sexualité épanouie ». Ce n’est pas vrai !
En planifiant on se redonne le droit de penser sa sexualité, pas comme un problème à résoudre mais comme un projet que l’on construit à deux et la construction de ce projet va donner lieu à des tas de discussions intéressantes dans le couple.
Il va falloir se dire les choses, s’écouter, entendre l’autre, mettre en place des règles et des modalités (c’est aussi le moment idéal pour parler de ce que vous aimeriez essayer, pourquoi pas créer le scénario qui vous excite ?)
La communication
Si vous souhaitez planifier des moments d’intimité, parlez-en à votre partenaire et discutez de l’heure et du jour qui conviendrai le mieux au deux, combien de temps vous accordez à ce moment-là. N’oubliez pas que ce n’est pas parce que vous l’avez programmé que cela doit obligatoirement arriver, il s’agit de prioriser votre intimité et vos connexions avec votre partenaire.
Cela vous aide juste à vous rappeler que votre plaisir et tout aussi important que le travail, les amis, les loisirs et la famille.
“Je n’arrive plus à avoir un orgasme avec mon partenaire”
Article rédigé par Laura Boudoux et moi-même pour le Courrier des Lectrices du magazine ELLE.
Ils étaient là… et ont disparu du jour au lendemain ! Cela fait plus de six mois que Monica n’a plus d’orgasme, ni avec son copain, ni avec les partenaires qu’elle rencontre.
« ça fait six mois que je n’ai plus d’orgasme avec mon mec »
En couple ouvert, la jeune femme de 31 ans n’arrive à jouir que lorsqu’elle est seule… Pour répondre à Monica, ELLE a demandé de l’aide à une experte.
Chère ELLE,
Je suis en couple depuis sept ans et il y a quelque temps, avec mon mec, nous avons décidé d’être un couple libre. Je vois donc d’autres hommes mais depuis, je n’arrive plus à jouir avec mes partenaires. Cela fait environ six mois que ça dure, et paradoxalement, je n’ai jamais été aussi épanouie dans ma vie de femme, sur le plan personnel mais aussi sexuel. Quand je suis seule, j’arrive à jouir, mais c’est moins intense, plus mécanique et plus court que lorsque j’avais des orgasmes avec un partenaire.
Je dois préciser qu’au début de ma vie sexuelle, j’ai trouvé assez facilement la manière de me faire jouir lors d’un rapport sexuel : grâce à la position de l’andromaque (https://www.elle.fr/Love-Sexe/Sexualite/Fiche-Kamasutra/Le-Kama-sutra-de-la-semaine- 7-positions-celestes-pour-faire-l-amour-sous-les-etoiles/La-position-de-l-Andromaque). Aujourd’hui, même ça, ça ne fonctionne plus… Est-ce que j’ai perdu le mojo pour toujours ?
Monica
NOTRE RÉPONSE :
Chère Monica,
Merci beaucoup pour ces confidences. Prendre son plaisir et atteindre l’orgasme avec
son partenaire est un vrai enjeu. On a beau lutter contre les injonctions diverses et variées et la course à l’orgasme, ne plus jouir peut vite devenir frustrant… surtout si tout fonctionnait bien et que votre « mojo » a disparu du jour au lendemain !
Si l’on analyse la situation, on constate que votre couple a connu un changement de fonctionnement assez significatif. Vous vous autorisez en effet à vivre d’autres histoires en parallèle de la vôtre, et cette évolution peut avoir des conséquences émotionnelles fortes. « Aujourd’hui, il est commun, après un certain temps, d’avoir envie de questionner le modèle de couple traditionnel. Culturellement, on a toujours demandé aux femmes d’allier le désir à l’amour, mais c’était un moyen de les contenir. Désormais, tout le monde peut revendiquer le fait d’être libre et de s’octroyer le droit de vivre des relations en dehors du couple officiel », résume ainsi Gabrielle Adrian, sexologue. Comme le souligne l’experte, vous avez probablement envie de vivre « de nouvelles expériences, de tester de nouvelles pratiques, et d’aborder des fantasmes, pour ne pas être frustrée sexuellement ». C’est tant mieux !
Ce changement de fonctionnement coïncide cependant avec la disparition de vos orgasmes en duo, et Gabrielle Adrian nous souffle que vous souffrez d’« anorgasmie (https://www.elle.fr/Love-Sexe/Sexualite/Dossiers/anorgasmie-causes-3895911) partielle ». Ano quoi ? Cela correspond à une situation où la femme « éprouve du plaisir et du désir, mais ne parvient pas à l’orgasme ». La sexologue définit aussi cela comme un « blocage de l’extase », qui peut être lié à « une difficulté à lâcher prise ».
Ne prenez pas peur ! Vous n’êtes pas condamnée à une vie sans orgasme… d’autant que vous vous débrouillez visiblement très bien toute seule. « L’anorgasmie est souvent une phase transitoire », rassure par ailleurs Gabrielle Adrian, qui voit la période de transition comme un potentiel perturbateur de votre relation sexuelle et des sensations qui en découlent. En faisant évoluer votre vie sexuelle, vous avez découvert d’autres corps, d’autres manières d’être touchée, embrassée, et tout un monde s’est ouvert à vous. Il n’est donc pas étonnant que vous soyez quelque peu chamboulée physiquement et psychiquement par toute cette exploration et que les choses ne soient plus exactement comme avant.
Assez parler, voilà notre plan d’attaque pour retrouver le mojo, et espérer jouir non seulement en andromaque, mais aussi en missionnaire, en levrette et bien plus encore ! Lorsque vous avez ouvert votre couple, peut-être avez-vous, avec votre compagnon, défini certaines règles pour vous assurer que votre relation évolue dans un cadre sain et protecteur. C’est une piste qu’empruntent de nombreux couples qui s’initient au polyamour (https://www.elle.fr/Love- Sexe/Mon-mec-et-moi/Articles/Etes-vous-faite-pour-le-polyamour-3960645) ou qui renoncent à l’exclusivité. Cependant, il est important de ne pas rester figés sur un modèle, surtout si celui-ci ne vous convient pas à 100%. « L’idéal est de ne pas définir ces règles dès le début, mais au fur et à mesure, en fonction de ce que l’on vit, de ce que l’on ressent », préconise ainsi Gabrielle Adrian. Reparlez de ces modalités avec votre compagnon, pour vous assurer qu’elles sont à jour et vous conviennent à tous les deux. Si ce n’est pas le cas et que vous constatez que vous ne vivez pas la situation de manière égalitaire, il peut être utile d’en établir de nouvelles.
Il serait ensuite bénéfique de pouvoir parler de cette anorgasmie partielle avec votre partenaire, de manière « ouverte et transparente, sans honte ni peur ». Cela vous permettra de ne pas affronter la situation seule, et peut-être d’identifier plus clairement la cause du blocage. Est-il lié directement à votre nouveau statut de couple ouvert ? À un manque de communication ? Ou à des sentiments pour un nouveau partenaire ? C’est après avoir répondu à toutes ces questions que vous pourrez établir de nouvelles règles pour avancer sereinement à deux (et plus). « Il faut que les deux partenaires aient le cœur et l’esprit léger dans toutes les nouvelles expériences qui peuvent survenir », encourage la sexologue.
Si tout cela ne fonctionne pas et que le dialogue n’appelle pas l’orgasme, vous pourrez tenter une approche plus directe. Comment ? En utilisant des sextoys (https://www.elle.fr/Love- Sexe/Sexualite/Dossiers/Sextoys-en-couple-comment-s-y-prendre-3966151), en testant la masturbation réciproque (https://www.elle.fr/Love-Sexe/Sexualite/Dossiers/Nouveaux- plaisirs-4-bonnes-raisons-de-tester-la-masturbation-reciproque-3885163), ou encore la pénétration par intermittence (https://www.elle.fr/Love-Sexe/Sexualite/Nouveau-plaisir-et- si-on-essayait-la-penetration-par-intermittence-3870523). L’objectif est de créer un espace excitant et stimulant, qui s’inspire de vos expériences en solo. Puisque vous ne rencontrez aucune difficulté à jouir lorsque vous vous masturbez, autant surfer là-dessus. Pourquoi ne pas vous faire confiance, vous servir de vos talents… et surtout les enseigner à vos partenaires ? Cela prend du temps et de l’énergie, mais l’orgasme en vaut la chandelle.